La responsabilité environnementale des BIS 2016 

Légende : le grand débat. © Gauthier Pallancher 

"un travail de sensibilisation qui progresse chaque année"

Pour la quatrième édition consécutive, les BIS proposent un espace "développement Durable". A l'occasion de l'édition, son directeur, Nicolas Marc (photo en médaillon), se prête à un exercice de transparence et d'exemplarité sur la propre éco-responsabilité de son événement. Il s'agit de se positionner par rapport aux 9 thématiques du réseau éco-événement (REE):, déchets, déplacements, accessibilité, supports de communication, restauration, respect du site, supports de communication, capacité à s'évaluer, mobilisation autour du DD


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[REE] : Bonjour, merci d'avoir accepté de vous prêter à cet exercice, pourquoi ne pas l'avoir fait plus tôt ?

[BIS] : Le Développement Durable est un sujet qui nous tient à cœur, et nous avançons pas à pas comme finalement tous les organisateurs de salons ou de festivals. Nous n'avons jamais éprouvé le besoin de communiquer dessus, préférant plutôt informer les visiteurs des BIS sur la manière dont ils peuvent eux même améliorer leur éco-responsabilité. Maintenant, je conçois très bien que notre propre retour d'expérience puisse être pédagogique ou même que certains se questionnent sur notre propre exemplarité. 

[REE] : Premier impact d'un tel événement : les déplacements de vos visiteurs. Les BIS sont un carrefour international, un lieu prolifique de rencontres qui ne peut se faire sans déplacements. Cela ne vous interdit pas cependant de favoriser des déplacements à moindre impact carbone. Où en êtes vous sur ce sujet ?

[BIS] : Si l'on regarde la fréquentation des BIS, comme nous l'avions fait en détail en 2012, 22 % vient en train, 3% en avion et 39 % en voiture. Les autres participants utilisent d’autres modes de déplacement. Nous avons finalement très peu d'influence sur les trajets des visiteurs. Cependant, nous nous focalisons sur les trajets au sein des BIS et des différents lieux qui y sont associés (grand T ...) Le covoiturage s’est développé depuis plusieurs éditions et nous fournissons de l'information sur l'accessibilité en transport en commun au site de l'événement.

[REE] : Parlons de votre communication, suivez-vous la quantité et la qualité des imprimés que vous générez ?

 [BIS] : Nous imprimons de multiples supports. Nous utilisons, dans la majorité des cas, du papier composé à 100 % de fibres recyclées. Nous faisons appel à des imprimeurs certifiés Imprim'Vert, qui concrétise un engagement dans des pratiques respectueuses de l'environnement (qualité environnementale du processus d'impression, utilisation d'encres végétales...). Nous mettons en place un suivi des quantités réellement distribuées dans le but d'ajuster au mieux le nombre d'exemplaires commandés d'une édition sur l'autre. P

[REE] : Parlons maintenant déchets sur site, commençons par ceux qui sont de votre fait : liés à la scénographie comment faites vous pour diminuer la quantité de déchets que vous produisez ?

[BIS] : Nous louons le matériel lié aux stands, donc il est réutilisé d'événements en événements Principalement, les déchets sont la moquette qui est ensuite retraitée. Si l'on se penche sur la question du tri, nous avons eu également différentes phases. Pendant un moment, c'est l'association les connexions qui a géré le tri sur site. Désormais, c'est le système intégré de la Cité des congrès et ses colonnes "Eugène".

 

 

[REE] : Une grande partie des déchets sur n'est pas de votre fait, mais de celui des exposants qui produisent du papier, des goodies. Comment faites vous pour les inciter à diminuer leurs consommations et donc vos déchets ?

[BIS] : Comme sur les transports, nous incitons les exposants à éviter un grand gaspillage, en plaçant des recommandations dans le livret d'accueil. C’est un travail de sensibilisation qui progresse chaque année. Le besoin de communiquer et de se faire identifier est l'enjeu n°1 qui l'emporte sur le reste.

[REE] : Evoquons la consommation alimentaire 11000  visiteurs pendant 2 jours, cela correspond à autant de repas. Quelles actions pour favoriser une alimentation locale et moins émettrice en CO2 ?

[BIS] : L'alimentation aux BIS c'est un coté le grand banquet culturel que nous opérons en direct et de l'autre des concessions à des traiteurs. Dans chaque cas, nous avons mis des clauses de sélection sur la provenance, la qualité, la saisonnalité des produits mis en place.

[REE] :Parlons maintenant d'accessibilité. Quelles sont pratiques en la matière pour rendre l'événement effectivement accessible aux différents types de handicap ?

 [BIS] : Sur cet aspect, nous avons mis en place des actions très volontaristes. Dès l'arrivée, un point d'accueil pour les personnes en situations de handicap. Le programme est disponible en braille, les grands débats sont traduits en langue des signes française, une boucle magnétique est également installée, une vidéo de vocalisation est mise en place et bien sûr tous les lieux sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.

 [REE] : A propos de l'enjeu "respect du site", vous n'êtes pas en site naturel donc, peu concerné , pouvez vous cependant nous parler de l'établissement qui vous héberge, la cité des congrès ?

 [BIS] : la cité des congrès, le principal lieu d'accueil des BIS a une démarche assez avancée : certification iso 14001 pour gérer les impacts environnementaux; évaluation selon la norme iso 26000 qui définit comment mettre en place la responsabilité sociétale

[REE] : Quittons les aspects opérationnels, pour arriver plus sur des aspects managériaux. Avez vous formalisé votre gestion des impacts environnementaux ? Y a t'il par exemple des indicateurs ou un plan d'actions ?

  [BIS] : Nous n'avons pas de plan d'actions spécifiques ou d'indicateurs. Les BIS sont organisés avec une équipe de moins de 10 personnes. Comme dans le cadre de petites structures, nous avons la culture de l'oralité. Nous avons fait mené différentes études : les retombées économiques avec l'IFOP en 2012, une évaluation des parts modales des visiteurs à cette même édition. Et cette année, nous travaillons avec la cité des congrès sur l'outils d'évaluation de l'UNIMEV. 

[REE] : Evoquons un enjeux sur lequel vous êtes le plus en pointe : la mobilisation autour du DD. Quels moyens mettez vous en place vis à vis du grand public?

[BIS] : Nous avons perçu à partir de 2008 une préoccupation auprès des visiteurs des BIS. L'un de nos rôle étant de diffuser les savoirs, c'est à partir de 2010 que nous avons souhaité traiter cette thématique de manière éditoriale en proposant tables rondes et ateliers au public. Pour améliorer sa visibilité, nous avons voulu l'organiser avec une scénographie particulière. C'est un investissement important pour nous, une personne est dédiée pendant 6 mois pour travailler dessus. J'en profite pour remercier Nantes Métropole qui nous soutien sur cet aspect, ainsi que nos partenaires de l’espace dédié, qui sont Terra 21 et Les Connexions. L'ensemble du programme est d'ailleurs accessible sur www.bis2016.com/developpement-durable.html

 

[REE] : Et vis-à-vis de vos équipes ou prestataires ?

[BIS] : Nous avons constaté au fur et à mesure les pratiques professionnelles évoluer, y compris les nôtres. Nous sommes plus attentifs au gaspillage. Naturellement, cela s'intègre dans notre manière de travailler.

Légende : Lors d'un atelier de "chez DD", l'espace dévéloppement durable des BIS © Gauthier Pallancher .

  [REE] : Enfin quelques pistes d'amélioration pour 2018 ?

 [BIS] : Dans un premier temps, nous allons chercher à maintenir ce que nous faisons déjà, car rien ne doit-être considéré comme acquis. Nous allons voir comment réussir à prolonger le travail de mobilisation effectué par le village "Chez DD" entre deux éditions.  

Crédits photos : le grand débat et atelier "chez DD" : © Gauthier Pallancher / Nicolas Marc : © Philippe Anessaut

 

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